Psychologue, Psychiatre, Psychothérapeute…

Le psychologue clinicien

Le vocable « psy » peut recouvrir une multitude de disciplines et créer chez les usagers une grande confusion. Voici un rapide aperçu des professions : le psychologue, le psychiatre et le psychothérapeute.

Une profession réglementée

Psychologue, Psychiatre, Psychothérapeute...Le titre de psychologue est protégé par la loi et nécessite une formation universitaire pratique et théorique (5 ans minimum) : Licence et Master de psychologie associés à des stages certifiés. Le psychologue est amené durant sa pratique professionnelle à se spécialiser, il recourt ainsi à des formations complémentaires longues et coûteuses.

Sa pratique suppose également une position éthique et déontologique qui oblige le psychologue à respecter le secret professionnel, garantissant une écoute bienveillante, sans jugement, en toute confidentialité.

Quelques définitions

Tout d’abord, l’étymologie du mot « clinique » vient du latin « clinicus » : être alité, relatif au lit du malade. Littéralement le psychologue clinicien est le professionnel qui exerce près du lit du malade.

D’après Lagache (1951, 1955), « La psychologie clinique a quatre buts principaux : le diagnostic (…) et le pronostic, le conseil, le traitement, l’éducation ». D’autres auteurs précisent que les fonctions du psychologue se rattachent à la fonction d’aide par : le conseil, le soin sous la forme de psychothérapie (individuelle, familiale et institutionnelle), le soutien et l’accompagnement, la prévention et l’éducation.

La SFP (Société Française de Psychologie, 2010) définit le psychologue comme un « authentique spécialiste de la relation qui travaille pour l’homme et avec l’homme, professionnel responsable et compétent, unique de par la spécificité de son intervention et pluriel de par sa force créative, ses possibilités d’adaptation et la diversité de ses actions » (2010).

De manière plus spécifique, Chabert (2014) écrit : « La psychologie clinique vise l’étude du fonctionnement psychique ou de la réalité psychique du sujet (qui peut-être un groupe), saisi par le truchement d’un processus associatif conjoint entre le psychologue et son consultant/patient, et ce, quels que soient le domaine (santé, travail, éducation, justice, social, etc.) et le registre d’intervention (diagnostic, aide psychologique, travail institutionnel, recherche) du psychologue en réponse à la demande initiale ou aux besoins du sujet » (Chabert, 2014).

La psychologie clinique, une discipline interdisciplinaire

hommesAinsi, le caractère interdisciplinaire de la psychologie clinique est au carrefour d’un grand nombre de domaines et de modèles : psychiatrie, psychopathologie, psychanalyse, psychologie développementale, psychologie sociale, psychologie du travail, psychologie cognitive ainsi que les contributions des neurosciences.

Selon son lieu d’exercice et la singularité du public qu’il rencontre, la profession de psychologue clinicien se caractérise par une diversité de théories, de pratiques, de méthodes et d’outils. D’après une étude réalisée par la Société Française de Psychologie, (2004), les psychologues sont, à 80% des psychologues cliniciens.

 

Le psychiatre 

Ce professionnel est inscrit à l’Ordre des médecins et est spécialiste du fonctionnement psychique; tout comme le psychologue, il peut être amené à prendre en charge les maladies psychiatriques les plus lourdes, avec des troubles pathologiques, mais également les divers états de mal-être.

14414381350_60873152e7_zLe psychiatre utilise des techniques diverses telles que l’entretien clinique et la psychothérapie. Contrairement au psychologue, le psychiatre peut prescrire des médicaments tels que les neuroleptiques, les antidépresseurs ou les anxiolytiques.

La Fédération Française de Psychiatrie (2003) définit la psychiatrie comme « la science médicale en charge de la santé mentale par prévention ou traitement des maladies mentales. Elle est basée sur une clinique avec sa sémiologie, ses diagnostics, ses classifications, ses traitements au même titre que les autres spécialités ».

Ainsi, la psychiatrie s’intéresse à l’homme malade, à son corps, à son histoire et à ses relations. « Son appartenance à la médecine est garante de l’exigence de rigueur scientifique des procédures cliniques (de la prévention au traitement en passant par le diagnostic) comme des conditions éthiques et déontologiques de son exercice » (2003).

 

Le psychothérapeute

Le titre de psychothérapeute est désormais protégé par l’Etat en France, au même titre que celui de psychologue ou de psychiatre et ce, afin de faciliter l’orientation des patients. La Loi Accoyer (2004) est accompagnée d’un premier décret (2010) et d’un second (2012) qui précisent les conditions d’obtention du titre de psychothérapeute. Ce dernier ne peut être demandé que par les psychologues, les psychanalystes membres d’une association reconnue par l’Etat et par les médecins.

Le titre de psychothérapeute est attribué par l’Agence Régionale de Santé qui réserve son usage aux titulaires : d’un diplôme de niveau doctorat donnant le droit d’exercer la médecine en France, ou d’un diplôme de niveau master dont la spécialité ou la mention est la psychologie ou la psychanalyse. Comme pour le psychologue, le psychothérapeute doit avoir reçu une formation théorique en psychopathologie clinique et avoir suivi des stages dans des services agréés.

A l’issue de cette formation pratique et théorique, le psychothérapeute doit s’inscrire obligatoirement sur une liste départementale constituant le registre national des psychothérapeutes. Malgré tout, bien que le titre de psychothérapeute soit désormais protégé, certains courants l’utilisent de manière non-réglementée; il convient alors de se renseigner auprès de l’ARS de votre région et ce, afin de vérifier les garanties de formation que peut représenter l’adhésion d’un praticien à tel ou tel groupe ou association.

Auteur : Olivier BEUZON Psychologue – Cabinet de psychologie Nantes.