Qu’appelle-t-on « Traumatisme » ?
Les termes de « traumatisme », de « traumatique » et de « trauma » font maintenant partie du langage courant et sont régulièrement véhiculés au travers d’images fortes dans les médias. Qu’en est-il vraiment de la signification du traumatisme ?
Parfois la violence du traumatisme peut être vécue par la personne comme un choc violent, comme un éclair foudroyant !
Dans sa forme étymologique, le traumatisme est un mot dérivé du grec « trauma » qui signifieune effraction et une blessure. La situation traumatique peut à la fois faire irruption de l’extérieur (un accident, une agression physique, une agression sexuelle, des violences au travail, etc.) mais aussi de l’intérieur du sujet (un cauchemar, une situation d’inquiétante étrangeté).
Ainsi, l’événement traumatique correspond à une action désorganisatrice, soudaine et intense qui surprend la personne, dont la brutalité peut entraîner un choc physique et laisser des traces psychologiques durables.
C’est un véritable choc traumatique qui rompt la continuité d’existence, amenant avec lui son lot de souffrance et d’émotions douloureuses.
Quelles sont les conséquences d’un traumatisme ?
Les manuels diagnostiques internationaux utilisés en psychiatrie parlent : de névrose traumatique, de syndrome psychotraumatique ou encore d’Etat de stress post-traumatique.
Après avoir subi l’événement traumatique, il peut y avoir un effet d’après coupqui plonge la personne dans la détresse. Des symptômes tels que : la répétition, la reviviscence, l’hypervigilance, l’angoisse, la dépression, l’isolement, le repli sur soi, l’effondrement psychique et physique. Bien entendu, le processus traumatique dépend de l’histoire, du contexte et de l’organisation psychologique de l’individu ayant subi de tels événements.
Ces perturbations massives du fonctionnement psychique nécessite l’intervention d’un professionnel de la psychologie qui pourra apporter une présence contenante, favorisant ainsi le lien entre la situation traumatique et les ressources psychiques de la personne.
En effet, le sujet victime de situations violentes ou ayant vécu un accident a besoin d’un environnement structurant qui lui permettra de retrouver le fil de son équilibre psychologique. Certaines personnes, ayant subi un traumatisme, parlent d’un trou dans leur histoire, d’une déchirure à l’endroit même de l’événement violent qui les a fait basculer dans un après douloureux.
Un stress important peut-il provoquer un traumatisme ?
Nous avons défini dans un article précédent ce que venaient recouvrir l’anxiété et les troubles anxieux s’y rapportant. La situation de stress suscitée par un danger potentiel est différente de l’événement traumatisant. Toutefois, il arrive que l’accentuation du stress prenne une valeur traumatique et qu’elle se traduise par des symptômes retrouvés dans les troubles anxieux : débordement des affects, non-contrôle de soi, agitation, fuite, panique, évitement, etc.
Nous sommes tous confrontés à des situations de stress, par exemple, dans le monde du travail, les exigences de productivité et les techniques managériales peuvent être vécues comme de véritables violences, où l’individu est isolé et broyé par un système qu’il ne comprend plus. Le harcèlement au travail est également un vecteur de stress et d’anxiété qui, à la longue, déclenche un processus traumatique à plus ou moins long terme.
Auteur : Olivier BEUZON Psychologue – Cabinet de psychologie NANTES